L’étude d’impact environnementale

En mer comme à terre, l’étude d’impact environnemental tient compte de l’ensemble des impacts possibles sur le milieu naturel, le milieu humain et le cadre de vie. Les principaux enjeux identifiés sont listés ci-dessous. Ils seront traités avec une attention particulière.

Zones Natura 2000

La zone Natura 2000 « Littoral cauchois » (Site d’Intérêt Communautaire (SIC) / Zone Spéciale de Conservation (ZSC)) a été désignée pour la protection du phoque gris, du phoque veau marin, du grand dauphin et du marsouin, espèces transitant au large. Cette zone couvre également les habitats rocheux intertidaux, la végétation qui s’implante au pied des falaises dans les accumulations de blocs, ainsi que les pelouses caractéristiques des hauts de falaise calcaire.

La Zone de Protection Spéciale (« ZPS ») du Littoral Seino-marin est très majoritairement un site marin qui s’étend du port d’Antifer jusqu’au cap d’Ailly. Elle couvre la majeure partie de l’aire d’étude, depuis la côte jusqu’à la limite des 12 milles nautiques. Cette ZPS a été désignée pour protéger l’avifaune marine caractéristique du littoral haut-normand. Compte tenu des espèces et des effectifs qu’elle accueille, cette ZPS représente un intérêt national voire européen pour les espèces nicheuses.

Les secteurs d’atterrage des tracés présentés sont situés à proximité immédiate du site Natura 2000 « Littoral Cauchois – FR2300139 », qui s’étend sur une superficie totale de 6 303 ha sur le littoral Normand (du Cap d’Antifer au Tréport). La richesse écologique de ce site se caractérise notamment par la présence des falaises crayeuses du « pays de Caux », pouvant atteindre plus de 100 m d’altitude et qui parcourent le littoral sur plus de 100 km. Ces falaises se prolongent dans la zone de balancement des marées par un platier rocheux. Elles constituent un « habitat récif », dont le substrat calcaire a conduit à sa reconnaissance par la Convention OSPAR.

La désignation des sites Natura 2000 a pour but de favoriser la gestion et la conservation des habitats naturels et des populations animales et végétales caractéristiques des milieux européens. Un certain nombre de principes de gestion sont définis localement par les Documents d’Objectifs.

Les Zones Naturelles d’Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique

Les Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique (« ZNIEFF ») sont des secteurs identifiés nationalement comme présentant de fortes capacités biologiques, et bien que non protégés directement, ils permettent de présumer de l’intérêt écologique d’un secteur.

On distingue deux types de ZNIEFF :

  • les ZNIEFF de type I : secteurs de grand intérêt biologique ou écologique ; et
  • les ZNIEFF de type II : grands ensembles naturels riches et peu modifiés, offrant des potentialités biologiques importantes.

Pêche

L’étude d’impact intègre notamment une analyse des études menées par les comités des pêches de Normandie et des hauts de France, couplées aux études concernant les flottilles britanniques, belge et néerlandaise.

Acoustique

Les câbles souterrains n’étant pas susceptible d’engendrer d’incidences sonores, et en vertu du principe de proportionnalité de l’étude d’impact aux enjeux, l’étude acoustique du Projet est concentrée sur la zone de recherche d’implantation du poste de conversion.

L’étude comprend un état initial, avec mesures de bruit in situ, et une modélisation de l’impact acoustique de la station de conversion.

Champ électromagnétique

L’étude des champs électromagnétiques est réalisée en deux phases :

  • la première phase de l’étude consiste à mesurer l’état actuel des niveaux de champ électro-magnétique, en l’absence du Projet ; et
  • la seconde phase consistent en des mesures complémentaires portant sur les alentours de l’interconnexion France – Espagne INELFE, similaire au Projet.

Paysage

L’étude paysagère se focalise sur l’environnement du poste de conversion. Une intégration paysagère est proposée, incluant la plantation d’arbres et de végétation et un habillage des bâtiments. Des photomontages sont présentés ; ils représentent les installations dans le paysage, à plusieurs stades de croissance des arbres, vues depuis des points particuliers de l’environnement (habitations voisines, axes passants…).

Eaux souterraines

Le Projet traverse plusieurs périmètres de protection de captage et des contextes sensibles sont traversés (vallée de la Scie, aquifères crayeux exploités pour l’alimentation en eau potable).

L’étude hydrogéologique aura pour objectif :

  • de proposer une caractérisation hydrogéologique globale de la zone du Projet ;
  • d’identifier les principales sensibilités et les principaux risques ;
  • pour chaque risque identifié, de proposer des mesures selon la séquence « Eviter – Réduire – Compenser ».

Eaux superficielles

L’étude hydraulique est focalisée sur la seule composante du Projet aboutissant à une imperméabilisation du sol, le poste de conversion. Elle vise à proposer une approche de la gestion des eaux pluviales conforme à la réglementation en vigueur.

Agriculture

L’étude d’impact agricole, réalisée par la chambre d’agriculture de Normandie, a pour objectifs :

  • de délimiter le territoire concerné par le Projet et d’analyser l’état initial de l’économie agricole du territoire ;
  • d’analyser les effets positifs et négatifs du Projet sur l’économie agricole ;
  • d’évaluer la suffisance ou l’insuffisance des mesures de réduction et d’évitement ;
  • le cas échéant, de proposer des mesures de compensation.

Archéologie

A terre, l’évaluation des incidences du Projet sur le patrimoine archéologique sera effectuée dans le cadre de la procédure dite de l’archéologie préventive, dans le cadre de laquelle un dossier de saisine a été adressé à la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles). La DRAC aura la possibilité de prescrire la réalisation d’un ou plusieurs diagnostics archéologiques, opération qui devront être menées par l’INRAP (Institut National de Recherches Archéologiques Préventives).

En mer, l’évaluation archéologique est confiée au DRASSM qui réalise de mai à septembre 2019 des investigations non-intrusive le long du tracé et pourra formuler des recommandations d’évitement.

Les réservoirs et corridors écologiques

Les études relatives à l’environnement du projet sont compilées dans un document de référence : l’étude d’impact sur le milieu terrestre. La méthodologie de ces études est décrite dans la note explicative sur l’étude d’impact sur le milieu terrestre français du projet AQUIND.